La Porsche 944 turbo, la GT des années 80.

L'héritière de la 924 avec un vrai moteur Porsche.

Chez Porsche, la 924 est un indéniable succès commercial (près de 140000 exemplaires produits), mais ce modèle commence à marquer le pas, et dans le même temps, il est difficile de parler de succès commercial pour les 928, tant leurs tarifs sont exorbitants. Le constructeur allemand décide alors de doter sa 924 d'un kit carrosserie à ailes larges du plus bel effet, d'un moteur turbo de 210 ch et de trains roulants idoines, la Porsche 924 Carrera GT rencontre un accueil des plus enthousiastes. La décision est alors prise chez Porsche en 1980, un nouveau modèle va voir le jour : la 944. Cette fois-ci, pas question de moteur d'origine Audi, ce sera toujours un quatre cylindres, mais un vrai moteur Porsche (en fait un demi-V8 de 928). La carrosserie de la Carrera GT sera intégralement reprise hormis pour les prises d'air Naca. Dès l'année suivante, la gamme 924 subsiste, mais désormais au-dessus il y a la gamme 944 qui est présentée en 1981. Avec 163 ch DIN, les performances sont plus alléchantes, mais plus de muscles sont au programme.

En février 1985, Porsche présente sa nouvelle 944 en version Turbo 220 ch. Il développe toujours 2 479 cm3 et conserve donc ses côtes très carrées. Les 220 ch, puissance maximale du propulseur, sont atteints à 5 800 tr/mn, mais c'est surtout dans la courbe du couple que le turbo se fait plus sentir avec 33,6 mkg de couple dès 3 500 tr/mn. Si l'on compare ses caractéristiques moteur avec l'Alpine GTA V6 Turbo 200 ch de la même période, on notera que le moteur Porsche, outre des rapports de boîte plus long que sa rivale française, offre plus de souplesse.  Sur le châssis, Porsche a continué sur la voie ouverte par la 928 et la 924. Le moteur se trouve donc placé à l'avant, mais la boîte est située derrière, les deux étant relié par un système transaxle assurant une parfaite rigidité. Cela permet ainsi une répartition des masses optimales entre l'AV et l'AR. La suspension est à quatre roues indépendantes, par ressorts hélicoïdaux à l'avant et par barres de torsion transversales à l'arrière avec deux barres stabilisatrices. Le trains avant étant contrôlé par quatre bras. Les freins sont heureusement à disques sur les quatre roues ventilés aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. A noter que la direction à crémaillère était assistée hydrauliquement et montée en série tandis que les roues étaient en 16" d'origine avec les jantes alu au dessin dit "téléphone".

En juillet 1985 la 944 Turbo 220 ch est commercialisée en Europe et aux USA. Extérieurement, la 944 Turbo se démarquait sensiblement des autres 944 atmos par un bouclier avant intégralement nouveau et plus aérodynamique et également par une lèvre inférieure arrière qui améliorait l'évacuation de l'air sous la voiture et créait en outre un effet ventouse. La gamme 944 Turbo ne connaît alors pas d'évolutions notables jusqu'en 1988. En avril, une série limitée baptisée Turbo S, basée techniquement sur la version Turbo Cup, est commercialisée. Elle développe notamment 250 ch et reçoit des strippings "Turbo" sur le renflement des ailes avant. Ces spécifications seront généralisées sur l'ensemble des 944. En juillet 1991, la gamme 944 Turbo tire sa révérence après une carrière longue et fastueuse et la production de 26494 exemplaires, 176126 pour l'ensemble des 944 entre 1981 et 1991.

Les 944 Turbo, tant en raison de leur diffusion élevée que de leur image de "fausse" Porsche (essentiellement du à son 4 cylindres), présentent l'avantage d'offrir de nos jours un prix d'achat abordable. Ainsi vous pouvez trouver des belles 220 ch à partir de 9 150 € et des belles 250 ch à partir de 12 200 €. Mais, sur ces autos, le prix d'achat n'est pas tout. Le plus important est le passé de l'auto et son origine. La distribution doit impérativement être changée tous les 80 000 km et cette intervention comprend le remplacement de tout le kit distribution ainsi que des joints spy et la pompe à eau.

Source : l'Automobile-sportive.com

Une "fausse" Porsche, mais des vraies sensations.